V I N C E N T   R A U E L
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VINCENT RAUEL I 2024.
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L I V R E    “ S . P . Q . R ”



Ouvrage publié à la suite d'une résidence d’artiste
Imprimé par les Editions Pleine Page, Bordeaux
100 pages, 100 exemplaires numérotés et signés, 2010






Texte d'introduction extrait de l'ouvrage, Vincent Rauel  :



C’est suite à la réalisation d’une installation graphique intitulée Ligne(s) de conduite(s) et réalisée aux Vivres de l’Art en mai 2010 dans l’atelier de Jean-François Buisson à Bordeaux que l’idée d’un projet de résidence a vu le jour. L’envie d’un travail éphémère m’occupait alors l’esprit et la place Raulin devenait le lieu idéal pour lui donner forme. Ce point de départ a intéressé Jean François qui, à toutes les étapes du projet, a trouvé différentes voies pour résoudre les problèmes posés et le densifier. Le présent ouvrage en est directement le fruit et devient ainsi le prologue d’une belle aventure, tant humaine qu’artistique.




Une fresque graphique éphémère sur papier de seize mètres de long. C’était alors la seule ligne directrice qui devait guider mon travail durant le mois de juillet 2010. Progressivement, un point essentiel s’est structuré autour de la nécessité de trouver différentes acclimatations de l’oeil. Cela a ainsi permis de créer un va-et-vient entre des éléments de grande échelle qui conduisait à repérer une cohérence visuelle de l’intégralité de la fresque à distance, en rapport avec des éléments d’une échelle plus réduite, repérables et compréhensibles uniquement grâce à la publication d’un livre.





La fresque se compose de neuf panneaux assemblés. Chaque panneau prend la forme d’une figure à l’intérieur de laquelle s’animent différentes scènes. Un troisième niveau de lecture permet de voir à l’intérieur de ces scènes quelques «curiosités» miniaturisées que les plus perspicaces pourront relever. Deux axes majeurs ont guidé la réalisation graphique. Il s’agit d’une part d’un voyage à travers les formes visuelles de diverses époques, sorte d’archéologie graphique conjuguée au présent orientée plus précisément sur les représentations mettant en jeu les rapports homme / animal. D’autre part, ce métissage et ces combinaisons de formes mettent en exergue un questionnement sur les phénomènes de modes graphiques et le caractère éphémère et périssable qui leur incombe. L’aspect à la fois primitif et profondément contemporain du dessin, ici exploré dans ses caractéristiques techniques ainsi que dans les formes représentées, est une donnée fondamentale de la compréhension du travail.




La réalisation de la fresque s’est étalée sur trois semaines en juillet et sur la dernière semaine du mois d’août. Elle a été assemblée et installée pour prendre réellement vie au début du mois de septembre. Confrontée aux éléments naturels, elle a finalement subsisté environ deux semaines. Sa vocation à être totalement détruite et sa part non lucrative revendiquée la situaient de fait hors des démarches de marchandisation de l’art, liées aux critères qui incombent généralement aux différentes institutions et acteurs des sphères artistiques. Car ce projet traite bien implicitement d’une notion de liberté. Liberté d’offrir un cadeau à celui qui voulait bien prendre le temps de le voir et de l’apprécier.



Cadeau de temps, d’énergie, d’existence et de perte offerts au vent et à la pluie. C’est cette histoire, vaine et poétique qui est relatée ici. La publication de cet ouvrage semblerait aller à l’encontre de ces postulats mais il font partie du jeu. Aussi, la vie de ce projet fait la part belle à l’improvisation et à l’accident. Il était nécessaire de faire des choix et donc éliminer Parmi plusieurs centaines de photographies de la dégradation de la fresque, il a fallu n’en retenir qu’un peu moins d’une trentaine. Il s’agit donc forcément d’une vision parcellaire d’un morceau de temps. Une des raisons même de l’existence des réalisations visuelles étant de se passer du mot, il est temps après ces explications liées à la bonne compréhension du projet mais déjà finalement très abondantes de ne pas tomber dans une mauvaise paraphrase et de laisser place au regard. Merci à vous de prendre cet instant.









Introductory text from the book, Vincent Rauel :

It was following the creation of a graphic installation entitled Line (s) of conduct (s) and produced at Les Vivres de l'Art in May 2010 in the studio of Jean-François Buisson in Bordeaux that the idea of a residency project has emerged. The desire for ephemeral work then occupied my mind and the Place Raulin became the ideal place to give it shape. This starting point interested Jean François who, at all stages of the project, found different ways of solving the problems posed and making it denser. This book is the direct result of this and thus becomes the prologue to a great adventure, both human and artistic.


An ephemeral graphic fresco on paper sixteen meters long. This was then the only guideline that was to guide my work during the month of July 2010. Gradually, an essential point was structured around the need to find different acclimatizations of the eye. This thus made it possible to create a back and forth between large-scale elements which led to the visual coherence of the entire fresco from a distance, in relation to elements of a smaller scale, identifiable and understandable. only through the publication of a book.

The fresco consists of nine assembled panels. Each panel takes the form of a figure within which different scenes come alive. A third reading level allows you to see inside these scenes some miniaturized "curiosities" that the most discerning can identify. Two major axes guided the graphic design. On the one hand, it is a journey through the visual forms of various eras, a sort of graphic archeology combined with the present oriented more precisely on representations involving human / animal relationships. 



On the other hand, this interbreeding and these combinations of forms highlight a questioning of the phenomena of graphic fashions and the ephemeral and perishable nature that falls to them. The both primitive and deeply contemporary aspect of drawing, explored here in its technical characteristics as well as in the forms represented, is a fundamental factor in understanding the work. The production of the fresco took place over three weeks in July and the last week of August. It was assembled and installed to really come to life at the beginning of September. Confronted with the natural elements, it finally survived for about two weeks. Its vocation to be completely destroyed and its claimed non-profit share placed it in fact outside the process of commodifying art, linked to the criteria that are generally incumbent on the various institutions and actors in the artistic spheres. Because this project implicitly deals with a notion of freedom. Freedom to give a gift to anyone who would take the time to see and appreciate it.

Gift of time, energy, existence and loss given to wind and rain. It is this vain and poetic story that is told here. The publication of this book would seem to go against these assumptions but they are part of the game. Also, the life of this project gives pride of place to improvisation and accident. It was necessary to make choices and therefore eliminate among several hundred photographs of the deterioration of the fresco, only a little less than thirty had to be retained. It is therefore necessarily a fragmentary vision of a piece of time. One of the very reasons for the existence of visual creations being to dispense with the word, it is time after these explanations linked to the good understanding of the project but already finally very abundant not to fall into a bad paraphrase and to leave room for the gaze . Thank you for taking this moment.