Ouvrage publié à la suite d'une résidence d’artiste
Imprimé par les Editions Pleine Page, Bordeaux
100 pages, 100 exemplaires numérotés et signés, 2010
Texte d'introduction extrait de l'ouvrage, Vincent Rauel :
C’est suite à la réalisation d’une installation graphique intitulée Ligne(s) de conduite(s) et réalisée aux Vivres de l’Art en mai 2010 dans l’atelier de Jean-François Buisson à Bordeaux que l’idée d’un projet de résidence a vu le jour. L’envie d’un travail éphémère m’occupait alors l’esprit et la place Raulin devenait le lieu idéal pour lui donner forme. Ce point de départ a intéressé Jean François qui, à toutes les étapes du projet, a trouvé différentes voies pour résoudre les problèmes posés et le densifier. Le présent ouvrage en est directement le fruit et devient ainsi le prologue d’une belle aventure, tant humaine qu’artistique.
Une fresque graphique éphémère sur papier de seize mètres de long. C’était alors la seule ligne directrice qui devait guider mon travail durant le mois de juillet 2010. Progressivement, un point essentiel s’est structuré autour de la nécessité de trouver différentes acclimatations de l’oeil. Cela a ainsi permis de créer un va-et-vient entre des éléments de grande échelle qui conduisait à repérer une cohérence visuelle de l’intégralité de la fresque à distance, en rapport avec des éléments d’une échelle plus réduite, repérables et compréhensibles uniquement grâce à la publication d’un livre.
La fresque se compose de neuf panneaux assemblés. Chaque panneau prend la forme d’une figure à l’intérieur de laquelle s’animent différentes scènes. Un troisième niveau de lecture permet de voir à l’intérieur de ces scènes quelques «curiosités» miniaturisées que les plus perspicaces pourront relever. Deux axes majeurs ont guidé la réalisation graphique. Il s’agit d’une part d’un voyage à travers les formes visuelles de diverses époques, sorte d’archéologie graphique conjuguée au présent orientée plus précisément sur les représentations mettant en jeu les rapports homme / animal. D’autre part, ce métissage et ces combinaisons de formes mettent en exergue un questionnement sur les phénomènes de modes graphiques et le caractère éphémère et périssable qui leur incombe. L’aspect à la fois primitif et profondément contemporain du dessin, ici exploré dans ses caractéristiques techniques ainsi que dans les formes représentées, est une donnée fondamentale de la compréhension du travail.
La réalisation de la fresque s’est étalée sur trois semaines en juillet et sur la dernière semaine du mois d’août. Elle a été assemblée et installée pour prendre réellement vie au début du mois de septembre. Confrontée aux éléments naturels, elle a finalement subsisté environ deux semaines. Sa vocation à être totalement détruite et sa part non lucrative revendiquée la situaient de fait hors des démarches de marchandisation de l’art, liées aux critères qui incombent généralement aux différentes institutions et acteurs des sphères artistiques. Car ce projet traite bien implicitement d’une notion de liberté. Liberté d’offrir un cadeau à celui qui voulait bien prendre le temps de le voir et de l’apprécier.
Cadeau de temps, d’énergie, d’existence et de perte offerts au vent et à la pluie. C’est cette histoire, vaine et poétique qui est relatée ici. La publication de cet ouvrage semblerait aller à l’encontre de ces postulats mais il font partie du jeu. Aussi, la vie de ce projet fait la part belle à l’improvisation et à l’accident. Il était nécessaire de faire des choix et donc éliminer Parmi plusieurs centaines de photographies de la dégradation de la fresque, il a fallu n’en retenir qu’un peu moins d’une trentaine. Il s’agit donc forcément d’une vision parcellaire d’un morceau de temps. Une des raisons même de l’existence des réalisations visuelles étant de se passer du mot, il est temps après ces explications liées à la bonne compréhension du projet mais déjà finalement très abondantes de ne pas tomber dans une mauvaise paraphrase et de laisser place au regard. Merci à vous de prendre cet instant.
Texte d'introduction extrait de l'ouvrage, Vincent Rauel :
C’est suite à la réalisation d’une installation graphique intitulée Ligne(s) de conduite(s) et réalisée aux Vivres de l’Art en mai 2010 dans l’atelier de Jean-François Buisson à Bordeaux que l’idée d’un projet de résidence a vu le jour. L’envie d’un travail éphémère m’occupait alors l’esprit et la place Raulin devenait le lieu idéal pour lui donner forme. Ce point de départ a intéressé Jean François qui, à toutes les étapes du projet, a trouvé différentes voies pour résoudre les problèmes posés et le densifier. Le présent ouvrage en est directement le fruit et devient ainsi le prologue d’une belle aventure, tant humaine qu’artistique.
Une fresque graphique éphémère sur papier de seize mètres de long. C’était alors la seule ligne directrice qui devait guider mon travail durant le mois de juillet 2010. Progressivement, un point essentiel s’est structuré autour de la nécessité de trouver différentes acclimatations de l’oeil. Cela a ainsi permis de créer un va-et-vient entre des éléments de grande échelle qui conduisait à repérer une cohérence visuelle de l’intégralité de la fresque à distance, en rapport avec des éléments d’une échelle plus réduite, repérables et compréhensibles uniquement grâce à la publication d’un livre.
La fresque se compose de neuf panneaux assemblés. Chaque panneau prend la forme d’une figure à l’intérieur de laquelle s’animent différentes scènes. Un troisième niveau de lecture permet de voir à l’intérieur de ces scènes quelques «curiosités» miniaturisées que les plus perspicaces pourront relever. Deux axes majeurs ont guidé la réalisation graphique. Il s’agit d’une part d’un voyage à travers les formes visuelles de diverses époques, sorte d’archéologie graphique conjuguée au présent orientée plus précisément sur les représentations mettant en jeu les rapports homme / animal. D’autre part, ce métissage et ces combinaisons de formes mettent en exergue un questionnement sur les phénomènes de modes graphiques et le caractère éphémère et périssable qui leur incombe. L’aspect à la fois primitif et profondément contemporain du dessin, ici exploré dans ses caractéristiques techniques ainsi que dans les formes représentées, est une donnée fondamentale de la compréhension du travail.
La réalisation de la fresque s’est étalée sur trois semaines en juillet et sur la dernière semaine du mois d’août. Elle a été assemblée et installée pour prendre réellement vie au début du mois de septembre. Confrontée aux éléments naturels, elle a finalement subsisté environ deux semaines. Sa vocation à être totalement détruite et sa part non lucrative revendiquée la situaient de fait hors des démarches de marchandisation de l’art, liées aux critères qui incombent généralement aux différentes institutions et acteurs des sphères artistiques. Car ce projet traite bien implicitement d’une notion de liberté. Liberté d’offrir un cadeau à celui qui voulait bien prendre le temps de le voir et de l’apprécier.
Cadeau de temps, d’énergie, d’existence et de perte offerts au vent et à la pluie. C’est cette histoire, vaine et poétique qui est relatée ici. La publication de cet ouvrage semblerait aller à l’encontre de ces postulats mais il font partie du jeu. Aussi, la vie de ce projet fait la part belle à l’improvisation et à l’accident. Il était nécessaire de faire des choix et donc éliminer Parmi plusieurs centaines de photographies de la dégradation de la fresque, il a fallu n’en retenir qu’un peu moins d’une trentaine. Il s’agit donc forcément d’une vision parcellaire d’un morceau de temps. Une des raisons même de l’existence des réalisations visuelles étant de se passer du mot, il est temps après ces explications liées à la bonne compréhension du projet mais déjà finalement très abondantes de ne pas tomber dans une mauvaise paraphrase et de laisser place au regard. Merci à vous de prendre cet instant.