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V I N C E N T   R A U E L
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VINCENT RAUEL I 2025.
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D ō G M A  2 5

2 0 2 1 - 2 0 2 5







LE PROJET



Le projet DōGMA 25* a été développé et déployée à La Réunion entre  2021 et 2025, dans le cadre de plusieurs résidences de recherche et de création avec le duo Neotravelmakers (à LERKA et à La Cité des Arts à Saint-Denis). Il s’est nourri d’une multitude de déplacements sur les routes et les sentiers de l’île, ainsi que de très nombreuses rencontres avec des artistes et des spécialistes du monde de l’art et de la culture à La Réunion.

Ce projet s’est appuyé sur un travail de recherche-création qui a été élaboré dans le cadre d’une thèse en Arts menée à l’Université Bordeaux Montaigne. Il s’est conclu par l’obtention d’un doctorat en Arts (mention histoire, théorie, pratique), au terme d’une soutenance qui a eu lieu le 25 juin 2025. Elle a été adossée à l’exposition éponyme intitulée DōGMA 25, qui s’est tenue au Banyan, Centre d’art contemporain de La Cité des Arts, du 20 juin au 20 septembre 2025.

DōGMA 25 désigne à la fois un projet global, une exposition, et surtout une méthode de création qui a donné son nom aux deux premiers. En tant que méthode de création, DōGMA 25 aborde la mobilité non seulement comme un objet d'étude, mais aussi et surtout comme un levier d'analyse et de création fondé sur le dialogue entre les disciplines, afin d’investiguer certains enjeux majeurs auxquels notre monde contemporain est confronté. Son but est d’éprouver la capacité de l’art à favoriser l’émergence d’imaginaires alternatifs et de nouveaux récits de la mobilité, à l’appui d’une méthodologie de terrain à visée endotique, qui aide à appréhender la richesse d’un terrain donné.

Cette rubrique présente donc, avec autant de précision et de circoncision que possible, les multiples facettes de ce projet.


* Cet acronyme réfère à DOGMA 95, un manifeste cinématographique rédigé par Lars on Trier et Thomas Vinterberg, à Copenhague, en 1995, qui s’oppose de façon radicale aux esthétiques cinématographiques Hollywoodiennes et des vieilles avant-gardes, en imposant dix règles que les cinéastes sont invités à respecter (tournage sur place, détournements temporels interdits, etc.). 



Neotravelmakers, Exposition DōGMA 25, Le Banyan, Centre d’art contemporain de La Cité des Arts, 2025.





RÉSUMÉ DE LA RECHERCHE



Le travail de recherche-création en arts qui a été initié dans le cadre de ce projet a été consacrée à la définition et à l’exploration transdisciplinaire et méthodique du paradigme des mobilités artistiques, dans le contexte spécifique de l’île de La Réunion.
Ce paradigme, qui s’inspire des travaux de Mimi Sheller et de John Urry, tient compte de l’ensemble des dynamiques, des échanges, et des interactions qui émergent, lorsque des artistes, des pratiques artistiques et des œuvres d’art circulent à travers différentes régions géographiques et culturelles, en considérant notamment l’impact de ces mobilités sur les plans éthiques, sociaux ou environnementaux, ainsi que sur la production artistique et le développement de nouvelle pratiques de création mobiles.
La thèse qui résulte de ce travail a démontré comment la mobilité influence l'ensemble de la chaîne de création, de production et d'exposition des objets artistiques, impactant la production matérielle des œuvres, le choix des matériaux et les techniques utilisées.

Pour mener ces investigations dans le champ spécifique de l’art, l’approche privilégiée combine des données, des outils d’enquête de terrain issus des sciences sociales et humaines, et des processus créatifs propres aux arts plastiques, visant à articuler théorie, action et à création. Cette étude établit et s’appuie sur un socle de connaissances historiques, géographiques et sociologiques, lié aux mobilités à La Réunion. Un travail d’analyse d'entretiens avec des spécialistes du milieu artistique et culturel réunionnais, ancré dans la sociologie de l’art, permet de vérifier la validité des hypothèses avancées. L’élaboration, le développement, l'expérimentation et l'analyse d'une méthode de création itinérante, nommée DōGMA 25, réinvestit l’ensemble des enjeux soulevés, afin d’éprouver la capacité de la création à déployer des types de connaissances visuelles alternatives. Ce mode opératoire créatif transdisciplinaire favorise une hybridation des savoirs et des compétences, entre art et sciences humaines. Dans le cadre de l’élaboration de cette méthode, la construction et l’utilisation d’un outil de mobilité, nommé Latlyé Kamayann, engage également des investigations liées aux modes de construction low-tech et au réinvestissement de certains modèles constructifs créoles, afin de préserver, de transmettre et de réactiver les savoir-faire vernaculaires réunionnais.



⤓ Accéder à la synthèse de la recherche
⤓ Télécharger la thèse intégrale (627 pages)







LA MÉTHODE DōGMA 25



La méthode DōGMA 25 a été élaborée pour les besoins spécifiques de cette recherche, comprend deux éléments matériels principaux : un atelier mobile autoconstruit (Latlyé Kamayann) permettant de se déplacer dans le territoire et un serious game (Toolbox DōGMA 25), qui n’est autre qu’une boîte à outil d’analyse du territoire prenant la forme d’un jeu de carte.

L’atelier mobile développé dans le cadre de ce projet, nommé Latlyé Kamayann, repose sur une forme archétypale qui symbolise l’ambition globale portée par ce projet de recherche, liée à l’appropriation et à la transmission d’une culture du DIY, au déplacement décarboné, à l’usage de matériaux locaux, au réinvestissement de savoir-faire vernaculaires, et à la valorisation du travail collaboratif. Sa fabrication a permis de tester et d’engager un certain nombre de réflexion liées à plusieurs aspects fondamentaux de la mobilité à La Réunion, tant sur le plan de la durabilité que de l’autonomie et de la créativité, mais également en matière de promotion de la mobilité douce et de sensibilisation aux enjeux environnementaux, de réduction de la dépendance aux technologies complexes et aux importations de matériaux, d’adaptation techniques aux contraintes de déplacements locales (tout du moins en partie), de réponse provisoire et perfectible à l’engorgement urbain, et surtout de création de liens, de rencontres et d’expérimentation de nouvelles formes de création par l’intermédiaire des mobilités.

La conception d’un mode opératoire itinérant prenant la forme d’un serious game, intitulé la Toolbox DōGMA 25, a permis de créer des situations de travail inédites et de considérer les zones géographiques traversées selon des approches parfois très singulières.
Une itinérance test menée tout autour de l’île a constitué un exemple concret d’activation d’un processus de recherche itératif. L'analyse de l’expérience de terrain, conjuguée à celle des données collectées (textes, images, données GPS), a permis d'affiner tout autant la méthode que ses objectifs. Elle a mis en lumière son potentiel pour explorer les mobilités et les territoires (sa capacité à sensibiliser les chercheurs au contexte local, à stimuler la créativité et à favoriser les rencontres, etc.). Elle a aussi permis d'identifier des thèmes émergents, des pistes de réflexion et des questionnements, concernant notamment l'importance du contexte socio-culturel et des relations entre les acteurs locaux dans la compréhension des territoires. Elle a mis en évidence la complexité inhérente aux mobilités contemporaines, en soulignant la nécessité d'adopter des approches interdisciplinaires qui combinent des méthodes qualitatives et quantitatives, pour appréhender les dimensions sociales, culturelles, économiques et environnementales des mobilités.





Neotravelmakers, Latlyé Kamayann, inox, bois, calumet tressé, bardeaux de tamarin et matériel technique cyclable, coproduit par le Banyan,  Centre d’art contemporain, h.175 x L.190 x l.88 cm, 2023.

Neotravelmakers, Toolbox DōGMA 25, étui composé d’un livret  de 8 pages, d’un dé, et d’un éventail de 4 encarts de 10 cartes chacunes, tirage numéroté et signé à 10 exemplaires, h. 18,5 x l.11 x ep. 3,2 cm, produit par le Banyan, Centre d’art contemporain, 2022-2025.





EXPOSITIONS & ÉVÈNEMENTS









MATÉRIEL DE RECHERCHE









This section presents the fruit of ongoing research that was initiated in October 2021. It aims to make accessible a work of documentation and plastic experimentation which is part of a doctoral thesis in Arts (History, Theory, practice), carried out within the ARTES 24141 Research Unit of Bordeaux Montaigne University.


THE SUBJECT

Tropical tropism and mobilities of the hypermodern traveller,
plastic experimentation put to the test of tourism and the study area.


This action research project in visual arts aims to study the mobility of travellers, and more specifically of artists, in a tropical environment in a hypermodern post-pandemic context.
It will take us to study sites based in West Africa, the West Indies and the Mascaraignes Archipelago in the heart of the Indian Ocean.



RESEARCH TRACKS
 

    First, it is a about questioning the creative postures adopted by traveling artists while engaging in a reflection on north / south and south / south mobility, in order to identify the motivations that initiate movements of people and more specifically of creators to destination of the tropics.

More concretely, it’s a question of  creatively studying the impact of human flows on host territories. It’s also a question of observing, studying, reporting on the particularities and characteristics, distinct or common, of the targeted areas linked to the phenomena of globalization and globalisation. One of the goals is to develop a visual language and efficient creation protocols in the context of field investigations.

This specific approach to artistic practice will be considered from a multidisciplinary angle encouraging dialogue and the borrowing of working methods specific to anthropologists, ethnologists, architects, town planners and geographers. Information and communication technologies will be the subject of particular attention and will be put to use in various creative experiments. We will question the way in which ICTs have modified the modes of movement and creation.
This research project and the avenues that are put forward therefore involve the questions that are developed below :



Is the posture adopted by the "traveling artist" similar to that of the contemporary tourist heir to the Grand Tour, or rather to that of the researcher in the human sciences from whom he regularly borrows methods and concepts?
Is the tropism that drives an infinity of mobility with creative aims the positive sign of a desire for the world or the symbol of a wear and tear on the world?What is its post-pandemic evolution?
Is it similar to a phenomenon linked to the impact of human activities on the planet united under the discussed concept of the anthropocene?
In the era of globalization and globalization, does the field survey subject to a creative approach make it possible to observe, study, and report on specificities specific to targeted territories?
On the contrary, does it state phenomena of standardization that are characteristic and identifiable on a planetary scale?

Can we develop a visual language and efficient creation protocols based on a multidisciplinary approach that reappropriates methods specific to anthropology, ethnography, geography, urban planning and architecture?
How has the democratization of information and communication technologies changed the ways of traveling and creating?
Finally, how can these tools be made valid, legitimate and usable in the field of plastic experimentation?